« Se déclarer antifasciste dans un pays où il n’y a pas l’ombre de fascisme, c’est évidemment la seule façon d’amener celui-ci à la vie. »
Pierre Drieu la Rochelle – Gilles (1939)
Les propos tenus par Pierre Drieu la Rochelle, s’applique toujours, si ce n’est mieux, aujourd’hui. Avant de m’étendre quelque peu sur ce que j’ai pu apprendre sur l’antifascisme.
Je vais utiliser un court texte de Charles Baudelaire pour vous démontrer l’aberration qu’est la république.
« Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
« Pourquoi vous regardez vous au miroir, puisque vous ne pouvez-vous y voir qu’avec déplaisir ? »
L’homme épouvantable me répond.
« Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits, donc je possède le droit de me mirer avec loisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »
Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison, mais du point de vue de la loi, il n’avait pas tort. »
La république c’est ça, alors presque 250 après… ça fait tache.
« Le fascisme peut revenir sur la scène à condition qu’il s’appelle anti-fascisme. »
Pier Paolo Pasolini – Lettres luthériennes (1976)https://amzn.to/3QBePc7
« Il existe aujourd’hui une forme d’antifascisme archéologique qui est en somme un bon prétexte pour se décerner un brevet d’antifascisme réel. Il s’agit d’un antifascisme facile, qui a pour objet et objectif un fascisme archaïque qui n’existe plus et qui n’existera plus jamais. […] Voilà pourquoi une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui ou, du moins, de ce que l’on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide, soit prétextuel et de mauvaise foi ; en effet, elle combat, ou fait semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique, qui ne peut plus faire peur à personne. C’est, en somme, un antifascisme de tout confort et de tout repos. »

« Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé « la société de consommation », définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. »
« Il ne s’agit plus, comme à l’époque mussolinienne, d’un enrégimentement superficiel, scénographique, mais d’un enrégimentement réel, qui a volé et changé leur âme. Ce qui signifie, en définitive, que cette « civilisation de consommation » est une civilisation dictatoriale. En somme, si le mot de « fascisme » signifie violence du pouvoir, la « société de consommation » a bien réalisé le fascisme. »
« Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de communication et d’information (surtout, justement, la télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais »
« Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. »
Écrits corsaires (1976) https://amzn.to/41hYXzZ
Dernièrement, effectuant des recherches sur la guerre civile espagnole qui a eu lieu du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939, je fis vite constat que cette guerre nous est souvent présentée de façon binaire, alors que rien ne se passe jamais de la sorte.
Les gentils, le camp des républicains qui ratissent large ; communistes, marxistes et anarchistes et les méchants. Les nationalistes, avec des rebelles pour un putsch de droite et d’extrême droite, aux ordres du général Franco.
Et c’est sans effort que je pensai aux moyens de communications de l’époque. La presse écrite, déjà vilipendée plus de 50 ans auparavant par le philosophe Friedrich Nietzsche, qu’il ira jusqu’à juxtaposer avec la logique de l’historien.
« Cet esclave en papier du jour, a pu triompher du professeur dans tous les domaines de la culture sans lui laisser – comme cela s’est vu souvent – d’autre possibilité que de se métamorphoser en joyeux papillon de la culture prenant le style et s’ébattant dans l’élégance légère du publiciste ».
Afin d’être clair et succinct, le journal n’est pas conçu pour inviter son lecteur à la réflexion mais pour le détendre, le conforter dans ses préoccupations guerrières (pour l’instant présent), voire le détourner de ses soucis personnels. Il nomme cela « vacances de l’esprit ».

Par manque de temps et pour les besoins de ce texte, je ne me suis penché que sur le camp des gentils, les communistes, marxistes, anarchistes. J’ai en ma possession un ouvrage d’Antoine Gimenez « Les fils de la nuit » aux éditions Libertalia. Dès les premières pages, une citation d’Orwell vient nous prévenir, en 1938, il écrivit : « Ce que j’ai vu en Espagne m’a fait toucher du doigt le péril mortel qu’on encourt en s’enrôlant sous la bannière purement négative de l’antifascisme » https://amzn.to/3Qye1EO
Une opposition idéologique et stratégique vint fractionner les communistes divisées en sous-groupes. Les réfractaires au vote, à l’état et partisan de l’autogestion, dit anarchistes, acceptèrent de s’unir pour éviter la victoire électorale de Franco. Ce qu’ils réussirent. Cependant les communistes antifascistes et autres partisans d’un état républicain, prenant leurs ordres chez Staline et le NKVD, reçurent pour ordres d’éliminer toute opposition interne.
Une purge eut donc lieu et Ils s’entretuèrent, affaiblissant considérablement le camp républicain. Antifascistes, LDH, et autres communistes républicains donnèrent, sous les conseils de Staline, la victoire à Franco.
J’ai monté un court documentaire, ou je montre ma brouille avec Loran Beru qui lui aussi reste partisan du vote. Il veut un maître. C’est désolant de constater une telle fracture au sein de personnes qui ont une fibre sociale. Ou alors quelque chose m’échappe encore et, comme pour la LDH, les intérêts priment sur une cohésion sociale et naturelle. D’après ce que j’ai pu observer, ils ont la loi avec eux.
Ce que je peux dire sans risques, c’est que ces gens ont une vision à court terme et très personnelles. Qu’ils cessent au moins de se faire passer pour des sauveurs.
Court documentaire : Pour ma grand mère ! Votez Macron !!! L’antifascisme de Loran Beru