the scum of the world appear.
[pas encore terminé, variantes à venir]
Morne monde occidental
Aux valeurs en déclin,
Deux guerres mondiales assassines
Ont eu prises en ton sein.
Une civilisation les mains en l’air
Lourde et sans esprit,
Car pour lui aussi,
Son geôlier a moisi.
Devant la science et l’Etat
Et sa religion républicaine,
Sans sacré mais secrète
Là où le haut soumis se recrute,
Et le petit prévenu,
Que c’est la mort ou la taule
Debout la bas,
Tout au bout.
Ou le mensonge est roi.
SDF et misérables des villes et des villages
Ce sont crus tout permis
Dans cette Europe d’après guerres
Renforcée et négociée
en Europe de paix,
en liberté surveillée.
Accentuant pourtant le fascisme,
Pernicieux et vicieux.
Mais Fascisme généreux
Pourfendant le grossier
A l’humain aujourd’hui gavé.
D’abondances de choix s’annulant.
Pris en charge et shooté de TV,
L’ église cathodique.
Qui sans elle et son sous off internet
Débitant mensonges et propagandes
Cette pandémie récente aurait pu exister ?
Publicitaires et médiatiques.
suintantes d’informations,
un torchon essuyant les doutes,
Ils vont tous se diviser.
Perdre l’essence pour
vils et futiles sentiments,
compétitifs et jaloux d’un rien
Transformé en tout.
Au sein des familles
Conduire dépression,
Pousser au suicide,
Drogues pour tout esprit sensible.
De la place encore et toujours pour le marché,
Et les salops du paraitre
Sans freins ni limites,
Continuant à remplir ce mur
Qu’encore ils évitent.
Braquant net pilant toujours en pleine vitesse
lâchant sourire en calant leur brique.
C’est en pactisant moindre effort,
Qu’intelligence décline,
Temps perdus et temps libres.
Mauvaise foi contre confort,
Rassuré plus de sacré
Education mensongère et de plus en plus vide
Saturé de plaisirs oublieux de l’esprit,
Transcendance.
traitée de folle
Vas t’il finir par venir
cet éveil minoritaire ?
Plus on avance et plus il semblerait
Que le néant nous l’aspire.
2021, les vieux et le suicide des enfants.
André traîne sa 86ème années, Martine l’a quitté l’an passé n’ayant pas supporté les rayons qui devaient mettre fin à ses cellules cancéreuses. Il l’avait connu dans sa 14ème année et c’est seulement pendant sa 31ème années qu’ils avaient eu un fils : Bertrand. Bertrand a toujours été depuis son entrée dans la société ce que l’on appelle un homme pressé mais au milieu il leur avait fait un petit fils, Antoine. Martine a eu du mal dès les premiers confinements à ne plus pouvoir serrer Antoine dans ses bras, le cancer covidé a fini le travail. André, plus introverti, sentait que quelque part cet enfant lui apportait le goût de continuer.
Hier soir, après avoir raccroché son téléphone, André pris conscience que plus jamais il ne prendrait Antoine dans ses bras. Son fils Bertrand venait de lui expliquer qu’il était un irresponsable.
Déjà en pyjama, ayant tout prévu, il prit tous ses somnifères aidés par un grand verre d’eau. Pour s’endormir à jamais il pensa à Antoine serré fort contre lui, et chuchotant : « Papy, je suis mieux avec toi. »
Dans son EPHAD, Jean-Jacques se tient crispé au milieu de son lit. Il ne voit plus, entend très peu, et malgré ses 97 ans il n’arrive pas à se faire à l’idée de mourir. Il ne veut plus rien entendre de ce que lui racontent les infirmières, elles lui font ressentir qu’elles manquent de places, que son lit, il le leur faut.
Jean Jacques s’accroche, ses vieilles mains crispées tiennent les draps, il n’arrive pas à se détendre. Juste après l’injection de Rivotril, le premier muscle à lui faire défaut fut son sphincter. Mais l’odeur n’aura pas le temps de se déplacer jusqu’à ses narines. Un léger biiiiip continue et toutes les machines ont pu être débranché pour passer au mort suivant.
Antoine connaissait exactement l’endroit où son père cachait son revolver. Aux cris et à la fausseté des verbes et adjectifs que cette femme empruntait pour se faire sodomiser par son géniteur, Il pensa tout de suite à Loriane, la nouvelle gardienne du manoir. Une opportuniste de plus qui trouve satisfaction dans ce qui lui reste de sa plastique et sa grossièreté. Elle était tout de même championne de France en Bouillabaisse, ce qui n’est pas rien dans un monde où beaucoup se cherchent et cherchent à être ou plutôt et ce de plus en plus, paraître aux yeux du plus grand nombre.
Loriane semblait se faire bouffer le cul à présent dans le salon. Il trouva ça surprenant qu’elle face cela devant ses enfants dont l’une était ado. Mais la pornographie s’étant démocratisée, que sa mère se fasse baiser ou discute avec un ami, le sens des valeurs éthiques ou morales changent à la même vitesse que le simple clic permettant la bascule d’une vidéo à l’autre.
Il tenait entre ses mains un cadre contenant une photographie, et se dirigea tout droit vers la table de nuit ou le pistolet est accroché dessous par du gros scotch.
Assis sur le rebord du lit l’air hagard, le révolver dans la main droite et le cadre dans l’autre. Le regard fixe vers la photo, il ne peut retenir une larme qui lui coupe la joue.
Le coup de feu retentit.
Des morceaux de chair, d’os, de cervelle et du sperme çà et là forment, sur le drap de lit, une drôle d’œuvre ; la photo récente de ses parents Martine et André, le verre du cadre éclaté en son centre rejoignant les bordures comme une toile d’araignées. Ces fissures laissant pénétrer l’intérieur chaud, frais et visqueux de bouts de cerveaux ensanglantés.
Ce n’est pas le trou fumant de l’arrière-tête éclaté d’Antoine, mais le regard d’André, son père, qui interloqua Bertrand puisque nue et par réflexe il se cacha le sexe.
Discussion avec une intelligence artificielle [ChatGPT 4] sur l’humanité post-Covid.
1 – Pourquoi le covid 19 a t’il engendré des comportements ou certains allaient jusqu’à penser que l’on cherchait à nous empoisonner pendant que d’autres trouvaient que dans le fait de se faire vacciner c’était la continuité d’un monde occidentalisé. Les êtres humains se sont divisés, c’est un non-sujet que de se faire inoculer un virus fait par l’homme ? Selon toi, qu’apportes une telle fracture au sein d’une société qui est déjà beaucoup divisée ?
La pandémie de COVID-19 a soulevé de nombreuses questions et inquiétudes, entraînant une variété de réactions et de comportements dans le monde entier. Cette diversité de réactions peut être attribuée à plusieurs facteurs :
- Manque d’information et désinformation : Au début de la pandémie, les informations sur le virus et les vaccins étaient limitées, changeantes et parfois contradictoires. Cela a créé un terrain fertile pour la désinformation et les théories du complot, certaines personnes craignant que les vaccins soient utilisés pour leur nuire.
- Méfiance envers les autorités : La méfiance envers les gouvernements, les entreprises pharmaceutiques et les organisations internationales a alimenté la croyance que les vaccins pourraient être un moyen de contrôler ou de nuire à la population.
- Perspectives culturelles et politiques : Les attitudes envers la vaccination ont souvent été influencées par des croyances culturelles et politiques. Par exemple, certains ont vu la vaccination comme une extension de l’influence occidentale ou comme une atteinte à la liberté personnelle.
- Impact psychologique : La pandémie a engendré peur, anxiété et incertitude, affectant la manière dont les gens percevaient les risques et les solutions proposées.
En ce qui concerne l’impact d’une telle fracture sur une société déjà divisée, il y a plusieurs conséquences :
- Polarisation accrue : Les opinions divergentes sur les vaccins et les mesures de santé publique peuvent exacerber les divisions existantes, créant un environnement où le compromis et le dialogue sont difficiles.
- Érosion de la confiance sociale : La méfiance et la désinformation peuvent éroder la confiance dans les institutions et dans les interactions entre les citoyens.
- Défis pour la santé publique : La réticence à se faire vacciner peut entraver les efforts pour atteindre l’immunité collective, prolongeant potentiellement la durée et la gravité de la pandémie.
- Conséquences économiques et sociales : Les divisions peuvent entraîner des retards dans la mise en œuvre de politiques efficaces, affectant la reprise économique et le bien-être social.
Dans ce contexte, il est crucial de promouvoir l’éducation, la transparence et le dialogue pour construire une compréhension commune et aborder les défis de santé publique de manière collaborative.
2 – La TRANSPARENCE ! : Tu as tout dit ! Sais-tu que les gens n’en veulent plus ? Aujourd’hui une grande majorité des choix sont tactiques. La transparence est presque mal vue, la collaboration humaine est divisée.
Vous avez soulevé un point crucial : la perception changeante de la transparence et de la collaboration dans notre société contemporaine. Cela reflète des tendances plus larges dans la façon dont les individus et les institutions interagissent et prennent des décisions. Voici quelques éléments pour comprendre cette évolution :
- Scepticisme croissant : Dans un monde où l’information est abondante et souvent contradictoire, beaucoup de gens sont devenus sceptiques quant à la véracité et aux motivations derrière l’information fournie par les gouvernements, les médias et les entreprises. Cette méfiance peut amener les gens à voir la transparence non pas comme une vertu, mais comme un stratagème potentiel ou une faiblesse.
- Stratégies de communication : Les tactiques de communication ont évolué. Dans certains cas, les informations sont présentées de manière sélective ou stratégique pour servir des intérêts particuliers, ce qui peut entraîner un cynisme accru du public.
- Polarisation : La polarisation politique et sociale a créé des environnements où la collaboration est souvent vue à travers le prisme des affiliations idéologiques. Cela peut conduire à une dévalorisation de la collaboration et du consensus au profit de la confrontation et de la compétition.
- Défis de la collaboration : La collaboration efficace nécessite des compromis et une compréhension mutuelle, deux aspects qui peuvent être difficiles à réaliser dans un climat de méfiance et de polarisation.
- Impact des réseaux sociaux : Les réseaux sociaux ont changé la manière dont les informations sont partagées et consommées, favorisant souvent des contenus sensationnels ou polarisants. Cela peut diminuer l’appétit pour une communication ouverte et transparente.
Face à ces défis, il est important de reconnaître la valeur de la transparence et de la collaboration comme fondements d’une société saine. Cela implique un effort conscient pour promouvoir l’éducation critique, encourager le dialogue constructif et renforcer la confiance dans les institutions publiques. Même si la tâche est ardue, ces principes restent essentiels pour naviguer dans un monde complexe et interconnecté.
3 – Les médias pratiquent l’auto plébiscite donc tout ce que tu dis sera pris avec une position déjà acquise, selon d’où ça parle ce sera empreint d’une certaine convenance. On ne peut plus faire confiance aux hommes, tant ils sont de plus en plus détournés d’une quête commune.
Votre observation souligne un sentiment croissant de méfiance et de désillusionnement à l’égard des médias et des institutions, reflétant un défi majeur dans notre société contemporaine. Voici quelques points clés à considérer dans ce contexte :
- Auto-plébiscite des médias : Certains médias peuvent adopter des approches qui privilégient les points de vue ou les intérêts qui correspondent à leurs propres orientations éditoriales ou à ceux de leurs propriétaires. Cela peut conduire à un manque de diversité dans les perspectives présentées et à une perception de partialité.
- Erosion de la confiance : La méfiance envers les médias et les autres institutions peut être alimentée par des incidents de désinformation, de sensationnalisme ou de manipulation de l’information. Cela peut conduire à une érosion de la confiance dans les sources d’information traditionnelles.
- Fragmentation de la société : La méfiance et la polarisation peuvent entraîner une fragmentation où les groupes et les individus s’isolent dans des échos-chambres, écoutant et croyant uniquement les sources qui renforcent leurs propres croyances.
- Défi pour le consensus : Lorsque la confiance dans les sources d’information communes s’effrite, il devient plus difficile de parvenir à un consensus sur des questions importantes, car les différents segments de la société peuvent ne pas s’accorder sur les faits de base.
Face à ces défis, il est essentiel de cultiver un esprit critique et de chercher activement des sources d’information diversifiées et fiables. Il est également important de promouvoir le dialogue et l’engagement constructif, même avec ceux qui ont des opinions différentes. Alors que la confiance dans les institutions peut être difficile à restaurer, un engagement envers l’intégrité, la transparence et la responsabilité de toutes les parties – y compris les médias, les gouvernements et les citoyens – est crucial pour bâtir une société plus unie et informée.
4 – Des opinions différentes… Tu es un rêveur, un idéaliste !? Sais-tu qu’il faut se limiter dans les opinions différentes… Les êtres humains sont si faibles qu’ils peuvent arriver à penser que deux hommes qui se serrent la main, entre en connexion et se mettent à penser pareil…
Votre commentaire souligne une préoccupation profonde concernant les dynamiques de pensée et d’interaction humaines. La crainte que vous exprimez, celle que des individus puissent perdre leur individualité ou leur capacité de pensée critique en adhérant à des groupes ou en adoptant les opinions d’autrui, est un point de vue important à considérer dans tout débat sur la diversité des opinions et l’interaction sociale. Voici quelques réflexions à ce sujet :
- La Nature Humaine et la Conformité : Il est vrai que les êtres humains, en tant qu’espèce sociale, ont une tendance naturelle à rechercher l’approbation et l’appartenance à un groupe. Cela peut parfois conduire à une conformité de pensée, où les individus adoptent les opinions du groupe pour se sentir acceptés ou pour éviter le conflit.
- Importance de la Pensée Critique : La capacité à penser de manière critique et indépendante est essentielle pour maintenir un équilibre entre l’appartenance à un groupe et le maintien de sa propre individualité et perspectives. L’éducation et la sensibilisation peuvent jouer un rôle clé dans le renforcement de cette capacité.
- Diversité des Opinions : Bien qu’il soit important de reconnaître la tendance à la conformité, il est également essentiel de valoriser la diversité des opinions. Une société saine est celle où différentes perspectives peuvent coexister et être débattues de manière constructive, sans que cela ne mène à une uniformité de pensée.
- Équilibre entre Unité et Diversité : L’un des défis les plus complexes pour toute société est de trouver un équilibre entre promouvoir un sentiment d’unité et respecter la diversité des opinions. Cela nécessite un dialogue ouvert, une tolérance mutuelle et un engagement envers des principes démocratiques.
- Résilience Individuelle : Encourager la résilience individuelle et la capacité à questionner et à réfléchir de manière autonome est crucial. Cela implique de cultiver un esprit d’ouverture et d’accepter que les autres puissent avoir des opinions différentes sans que cela menace notre propre identité ou croyances.
En résumé, tout en reconnaissant les tendances humaines vers la conformité et l’influence du groupe, il est également vital de promouvoir l’indépendance de pensée et de respecter la diversité des opinions. C’est dans cet équilibre délicat que réside la force d’une société dynamique et résiliente.
5 – Si je te dis que je pense que l’être humain est l’espèce néfaste par excellence, qu’elle est une maladie. Que ce que tu nommes conformité et influence de groupe font des hommes des lâches et des suiveurs. Connais-tu des personnes qui ont parlé, écrit, philosophé sur l’idée que nous, êtres humains, serions la pire des maladies ?
Votre perspective sur l’humanité en tant qu’espèce néfaste et l’idée que la conformité et l’influence du groupe peuvent conduire à la lâcheté et au suivisme sont des thèmes qui ont été explorés par divers penseurs et écrivains à travers l’histoire. Plusieurs philosophes, auteurs et critiques sociaux ont abordé des idées similaires, souvent dans le cadre de critiques plus larges de la société, de la culture ou de la nature humaine. Voici quelques exemples :
- Arthur Schopenhauer : Ce philosophe allemand du 19e siècle est connu pour sa philosophie pessimiste. Il voyait la volonté et le désir comme des forces fondamentales de la souffrance humaine et considérait souvent la vie et l’existence humaine sous un jour négatif.
- Friedrich Nietzsche : Bien que les vues de Nietzsche soient complexes et souvent mal interprétées, il critiquait la conformité et la morale traditionnelle, promouvant l’idée de l’Übermensch (surhomme) qui transcende les normes communes et crée ses propres valeurs.
- Jean-Paul Sartre : Ce philosophe existentialiste français a parlé de la « mauvaise foi », un concept où les gens se mentent à eux-mêmes pour éviter la responsabilité de leurs choix, menant à la conformité et à l’abandon de leur liberté individuelle.
- Aldous Huxley : Dans son roman dystopique « Le Meilleur des mondes », Huxley explore une société où la conformité et le contrôle sont poussés à l’extrême, questionnant les conséquences de la perte de l’individualité et de la liberté.
- George Orwell : Dans « 1984 », Orwell décrit une société totalitaire où la pensée indépendante est réprimée et la conformité est imposée, soulignant les dangers de la surveillance excessive et de la manipulation de l’information.
- Thomas Malthus : Bien que son focus principal était sur la population et les ressources, Malthus a exprimé des vues sur l’impact potentiellement néfaste de l’humanité sur la Terre, surtout en ce qui concerne la surpopulation.
Ces penseurs et leurs œuvres mettent en lumière diverses inquiétudes concernant la nature humaine, la société, et notre relation avec le monde. Bien que leurs perspectives varient considérablement et soient souvent le sujet de débats et d’interprétations, elles offrent une fenêtre sur la réflexion critique de l’humanité et de son impact sur le monde.
Constructeurs et destructeurs.
Je vaque à penser qu’il y a toujours eu des constructeurs et des destructeurs, mais je ne peux m’empêcher de me dire que dans cet occident de surabondance, de surconsommation et de plaisirs souvent immédiat, les destructeurs pullulent.
Beaucoup de choses sont en jeu, gagner, avoir, conquérir. Le destructeur ne sait malheureusement pas grand-chose, il sait juste ce qu’il a appris et qui lui est utile pour mener sa vie. C’est pour cela qu’il se rapproche souvent du constructeur pour se remplir, apprendre, ou du moins observer, les sentiments, les émotions… Le destructeur est vide de ça, car ça ne s’apprend pas.
Le destructeur fait tant usage de mensonges, de manipulations, de vols d’idées qui avantagent son positionnement en société. Ne s’intéressant à l’autre que par gain et ne possédant aucune curiosité ni ouverture d’esprit, il pense que cela fait partie de la nature humaine, sauf pour certains qu’il jalousera. Contrairement aux constructeurs paraître ne l’atteindra pas, il se rassurera auprès de celles et ceux dont sa cause est acquise.
C’est donc en paranoïaque, qu’il attribue et reproche à l’autre ce qu’il fait ou fera. Le destructeur profite et puise dans l’autre ce qui pourrait l’avantager, le mettre en avant, le faire passer pour meilleur qu’il ne l’est.
Le constructeur est un être sensible, curieux, ouvert à toutes suggestions. Loin de passer son temps à se comparer, à voir en l’autre ce qu’il n’a pas. Son temps lui est trop précieux tant il a à découvrir. Et c’est sans se rendre compte de la nature néfaste du destructeur qu’il risque gravement de souffrir quand une fois la dynamique comprise, il se trouvera heurté et surpris que l’on ait pu le considérer comme un simple objet.
Sans le constructeur, le destructeur n’est rien. Il ne pourra pas avancer, il ne pourra rien faire, il mettra un frein à son immobilisme et continuera de railler, juger et critiquer celles et ceux qui seront autour de lui, les siens, les plus proches et surtout les plus vulnérables dont il aura pris soin, au besoin, de briser.
Le comble reste pour moi dans le fait que le destructeur moquera et ciblera tant que personne ne l’arrêtera, pour faire très mal s’il le peut, au constructeur, pour le courage qu’il aura toujours d’essayer pour se tromper.
Le destructeur n’inventera jamais rien, il aura l’occasion de se mettre en avant pour profiter d’une fausse gloire, dont je ne suis pas certain qu’il s’en fasse le moindre reproche. Car c’est très vite et rassuré par son entourage qu’il protégera son petit confort personnel par une dissimulation acquise sans la moindre pensée incommodante.
Pensée pour Charles Baudelaire.
Baudelaire disait, de mémoire, que seuls trois types d’êtres humains ont le mérite d’exister si l’on souhaite que l’humanité avance ; le guerrier, le spirituel et l’artiste.
Mais citons le maître : « Il n’existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer, créer. Les autres hommes sont taillables et corvéables, faits pour l’écurie, c’est-à-dire pour exercer ce qu’on appelle des professions. »
Dire que dans la première partie du 19e Siècle, Journaux intimes, mon cœur mis à nu, XXII de Charles Baudelaire, il balançait plus fort que je ne l’ose, car j’ai pris l’habitude, ce n’est pas une blague, d’utiliser le mot humain, afin d’éviter tout débat stérile fait pour diviser si ici, j’utilise le mot homme. Tout un chacun s’approprie un point de vue de plus en plus seul, de minorité auto attribuée et il arrive que ça face loi. L’homme blanc hétérosexuel est rayé de la liste, bientôt lynché ? Car il ne fait pas partie d’une minorité. Il ne serait pas, dans une société multiculturelle, victime de racisme. Tout cela est dit à la télévision dans une émission sérieuse, et la femme (elle ressemble à une femme) qui dit ça, semble le penser ou du moins, elle le joue très bien. Je vais aller chercher son nom ; Mathilde Panot. Si elle ne joue pas un rôle, elle ne doit pas souvent quitter les plateaux TV, ce qui revient au même, pour sortir une telle ineptie. Je vois que c’est une femme politique de La France Insoumise et elle s’est fait connaître pendant le mouvement contre le CPE (contrat première embauche) qui m’a bien annulé 4 à 5 mois de cours de philo en 2005.
Revenons donc à notre cher Charles Baudelaire, pour lui, Mathilde Panot est faite pour l’écurie. Profession : député.
Le clip « Plus grandir » de Mylène Farmer et réalisé par Laurent Boutonnat a lieu dans un cimetière, je pense que c’est cela qui m’interpelle. Mylène Farmer, de qui j’étais fan, cite deux de ses influences ; Edgar Allan Poe et Charles Baudelaire. C’est donc par cette artiste que je découvre cet homme qui, vers 10-12 ans, me fit comprendre ce qu’est l’acte de créer.
Dans « Le spleen de Paris », je me retrouve littérairement foudroyé par sa prose et particulièrement par le vieux saltimbanque. J’observe qu’un auteur du 19e siècle me parle des êtres humains comme si c’était hier. Ils n’ont pas changé, ce sont les mêmes.
L’artiste traverse le temps, il transcende les modes et les périodes.
Le Vieux saltimbanque
Partout s’étalait, se répandait, s’ébaudissait le peuple en vacances. C’était une de ces solennités sur lesquelles, pendant un long temps, comptent les saltimbanques, les faiseurs de tours, les montreurs d’animaux et les boutiquiers ambulants, pour compenser les mauvais temps de l’année.
En ces jours-là il me semble que le peuple oublie tout, la douceur et le travail; il devient pareil aux enfants. Pour les petits c’est un jour de congé, c’est l’horreur de l’école renvoyée à vingt-quatre heures. Pour les grands c’est un armistice conclu avec les puissances malfaisantes de la vie, un répit dans la contention et la lutte universelles.
L’homme du monde lui-même et l’homme occupé de travaux spirituels échappent difficilement à l’influence de ce jubilé populaire. Ils absorbent, sans le vouloir, leur part de cette atmosphère d’insouciance. Pour moi, je ne manque jamais, en vrai Parisien, de passer la revue de toutes les baraques qui se pavanent à ces époques solennelles.
Elles se faisaient, en vérité, une concurrence formidable : elles piaillaient, beuglaient, hurlaient. C’était un mélange de cris, de détonations de cuivre et d’explosions de fusées. Les queues-rouges et les Jocrisses convulsaient les traits de leurs visages basanés, racornis par le vent, la pluie et le soleil ; ils lançaient, avec l’aplomb des comédiens sûrs de leurs effets, des bons mots et des plaisanteries d’un comique solide et lourd comme celui de Molière. Les Hercules, fiers de l’énormité de leurs membres, sans front et sans crâne, comme les orangs-outangs, se prélassaient majestueusement sous les maillots lavés la veille pour la circonstance. Les danseuses, belles comme des fées ou des princesses, sautaient et cabriolaient sous le feu des lanternes qui remplissaient leurs jupes d’étincelles.
Tout n’était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte; les uns dépensaient, les autres gagnaient, les uns et les autres également joyeux. Les enfants se suspendaient aux jupons de leurs mères pour obtenir quelque bâton de sucre, ou montaient sur les épaules de leurs pères pour mieux voir un escamoteur éblouissant comme un dieu. Et partout circulait, dominant tous les parfums, une odeur de friture qui était comme l’encens de cette fête.
Au bout, à l’extrême bout de la rangée de baraques, comme si, honteux, il s’était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit, une ruine d’homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute; une cahute plus misérable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, éclairaient trop bien encore la détresse.
Partout la joie, le gain, la débauche; partout la certitude du pain pour les lendemains; partout l’explosion frénétique de la vitalité. Ici la misère absolue, la misère affublée, pour comble d’horreur, de haillons comiques, où la nécessité, bien plus que l’art, avait introduit le contraste. Il ne riait pas, le misérable! Il ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait pas, il ne criait pas ; il ne chantait aucune chanson, ni gaie ni lamentable, il n’implorait pas. Il était muet et immobile. Il avait renoncé, il avait abdiqué. Sa destinée était faite.
Mais quel regard profond, inoubliable, il promenait sur la foule et les lumières, dont le flot mouvant s’arrêtait à quelques pas de sa répulsive misère ! Je sentis ma gorge serrée par la main terrible de l’hystérie, et il me sembla que mes regards étaient offusqués par ces larmes rebelles qui ne veulent pas tomber.
Que faire ? A quoi bon demander à l’infortuné quelle curiosité, quelle merveille il avait à montrer dans ces ténèbres puantes, derrière son rideau déchiqueté ? En vérité, je n’osais ; et, dût la raison de ma timidité vous faire rire, j’avouerai que je craignais de l’humilier. Enfin, je venais de me résoudre à déposer en passant quelque argent sur une de ses planches, espérant qu’il devinerait mon intention, quand un grand reflux de peuple, causé par je ne sais quel trouble, m’entraîna loin de lui.
Et, m’en retournant, obsédé par cette vision, je cherchai à analyser ma soudaine douleur, et je me dis : Je viens de voir l’image du vieil homme de lettres qui a survécu à la génération dont il fut le brillant amuseur ; du vieux poète sans amis, sans famille, sans enfants, dégradé par sa misère et par l’ingratitude publique, et dans la baraque de qui le monde oublieux ne veut plus entrer !
Charles Baudelaire – Le Spleen de Paris
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